Syndrome du défilé cervico-thoracique

Syndrome du défilé cervico-thoracique : signes, causes et traitements Le syndrome du défilé cervico-thoracique correspond à un ensemble de signes et de symptômes qui surviennent lorsque les vaisseaux sanguins et des nerfs sont comprimés dans la région cervicale et dans la région de la ceinture thoracique.

Le Syndrome du défilé cervico thoraco brachial (Sd DCTB) peut se trouver sous d’autre dénominations : Syndrome de la pince costo-claviculaire, Syndrome de la traversée thoraco-brachial, Syndrome de Paget Schrötter, Syndrome plexique et vasculaire du membre supérieur, Syndrome artériel d’hyper abduction, Syndrome du défilé scalène et enfin, en terme anglo-saxon, thoracic Outlet Syndrome (TOS). Ce nombre important de dénominations vient de la grande diversité des symptômes et des sites de compressions.

Avec un début souvent insidieux, cette pathologie est caractérisée par une diversité de signes cliniques et une variété de causes. La prise en charge de ce syndrome implique généralement un traitement conservateur et/ ou une intervention chirurgicale.

Branches antérieures des nerfs rachidiens

Les branches antérieures des nerfs rachidiens comprennent des fibres sensitives, motrices et sympathiques qui innervent la peau, les tissus, les muscles, les articulations et le périoste. À l’exception des nerfs intercostaux, les branches antérieures des nerfs rachidiens participent à la formation des plexus cervical, brachial, lombaire, sacré, génital et coccygien, qui résultent du mouvement des nerfs rachidiens correspondants avec les myotomes, les sclérotomes et les dermatomes au cours du développement embryonnaire. Seuls les nerfs intercostaux entretiennent une correspondance segmentaire avec les vertèbres et ne forment donc pas de plexus.

Plexus cervical

Le plexus cervical (plexus cervical) (Fig. 513) est formé par les branches antérieures des nerfs spinaux Z I – Z IV , qui se trouvent sur la face avant de la colonne cervicale au début des muscles profonds du cou (mm. splenius capitis et colli, levator scapulae, scalenus antérieur). En avant, le plexus cervical recouvre le muscle sternocléidomastoïdien. Chaque branche vertébrale antérieure descend vers le bas et latéralement et, se connectant les unes aux autres, forme trois boucles nerveuses. Les branches sympathiques sensitives et conjonctives participent à la formation du plexus.

plexus cervical et brachial

513. Plexus cervical et brachial.

1 – n. hypoglosse ; 2 – n. vague ; 3 – anse cervicale ; 4 – nn. pectorales medialis et lateralis ; 5 – non. intervostobrachiales ; 6 – n. long thoracique ; 7 – fascia. latéral ; 8 – plexus brachial; 9 – nn. supraclaviculaires ; 10 – n. phrénique ; 11 – n. accessoire.

Nerfs sensitifs du plexus cervical

Nerfs mixtes du plexus cervical

Plexus brachial

Nerfs intercostaux

Plexus lombaire

Plexus sacré

Plexus génital

Plexus coccygien

Embryogenèse du système nerveux périphérique

Phylogénie du système nerveux périphérique

Les signes et symptômes

D’un point de vue clinique, le syndrome du défilé cervico-thoracique est marqué par une douleur dans la région cervico scapulaire et des sensations de fourmillements, de picotements au niveau du bras.

Ces douleurs plus ou moins fortes avec des sensations de brûlure, sont ressenties dans l’épaule et le cou, avec des engourdissements dans les doigts. Ces sensations douloureuses sont plus intenses lorsque les bras sont étendus. Le bras est également douloureux après une activité physique intense.

Les paresthésies sont aggravées par l’activité des bras en hauteur et peuvent être nocturnes. L’atrophie des muscles de la main est associée à une faiblesse et à une lourdeur du bras avec pour conséquence, une perte de la dextérité et de la coordination des mouvements des doigts. Le patient est, ainsi, victime de maladresse. L’exécution d’une tâche avec l’ordinateur, le clavier ou la souris, devient difficile.

Le patient ressent une fatigue intense du membre supérieur avec des douleurs dans l’omoplate et des fourmillements dans la main au cours des mouvements ou lors des gestes de la vie quotidienne : se peigner ou prendre des habits.

Etiologie

La survenue d’un traumatisme constitue l’une des causes les plus fréquentes du syndrome du défilé cervico-thoracique. Une fracture de la clavicule, une blessure au niveau du cou ou résultant d’une activité sportive (sport de combat ou de contact) et les lésions traumatiques issues d’un accident, peuvent comprimer les nerfs, les vaisseaux et le défilé thoracique qui est un espace étroit entre la clavicule et la première côte.

Une entorse cervicale, une cervicalgie posturale et tensionnelle, la présence d’une côte cervicale surnuméraire, une mauvaise posture, des épaules tombantes et un étranglement costo-claviculaire peuvent contribuer à l’apparition de cette pathologie.

Les activités professionnelles ou sportives impliquant une sur-utilisation du bras et des épaules sont susceptibles de précipiter les signes cliniques du syndrome du défilé cervico-thoracique. Avec des mouvements répétitifs du bras, le fait de travailler devant un ordinateur et la pratique des sports tels que la natation, le lancer de javelot ou de disque sont des activités qui peuvent favoriser la survenue de cette pathologie.

Parfois les symptômes surviennent à la suite d’un traumatisme direct (fracture de la clavicule…), ou de gestes répétitifs ou d’un défaut d’ergonomie : professionnel (coiffure, travail de force…), sport (basket, aviron…).

Le diagnostic

ne se fait malheureusement pas via un examen dont le résultat serait pathognomonique (certitude à 100% du diagnostic).

Il est nécessaire d’effectuer une batterie d’examen pour rechercher une somme de résultats convergents vers le Sd DCTB. Il est également nécessaire d’éliminer toute autre pathologie pouvant mimer ce syndrome (diagnostics différentiels).

Pour ce faire, nous réalisons à titre systématique :

Une échographie doppler des veines et artères de bras en position de bras de repos et en manœuvre dynamique.

Des radiographies des cervicales Face Profil ¾ à la recherche d’anomalie osseuse

Un scanner cervicale-bras-thorax avec injection de produit de contraste en position de repos et bras au-dessus de la tête (recherche associée d’une compression du petit pectoral et muscle de Langer)

Un électromyogramme EMG (qui permet de recherche une compression associée sur les nerfs ulnaire ou médian)

IRM de plexus brachial et/ou médullaire (Surtout si symptômes neurologiques dominants)

Le traitement

Le traitement conservateur va consister à cesser l’activité en cause, à corriger la posture anormale, avec la prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens en vue de soulager la douleur. Il est également nécessaire d’envisager un traitement fonctionnel par le biais d’une rééducation adaptée ou des séances de kinésithérapie dans le but de corriger les positions anormales.

Après l’échec du traitement conservateur, dans certains cas, le médecin peut recommander une intervention chirurgicale. Le but de cet acte chirurgical vise à réduire la compression des nerfs et des vaisseaux sanguins localisés dans la région cervicale et dans la région de la ceinture thoracique ou à retirer les structures qui favorisent cette compression.

Kinésithérapie première

Après une phase d’antalgie et massage pour lutter contre les contractures, l’objectif de la kinésithérapie est bien le renforcement musculaire !

Il faut lutter contre la chute et l’enroulement de l’épaule en renforçant les muscles dorsaux et trapèze, sans jamais renforcer les muscles de la région pectorale.

Une kinésithérapie apporte une efficacité en 3 à 6 mois minimum.

Injections de toxine botulique

L’injection de toxine Botulique peut être proposées dans la zone de compression.

En cas de compression ciblée sur un muscle scalène hypertonique

En cas de torticolis hyperalgique

Chirurgie de décompression

La chirurgie ne se discute qu’en cas d’échec de la kinésithérapie bien conduite, en raison de la complexité de la région anatomique opérée et des structures nobles abordées (nerfs moteurs et sensitifs du bras, artères et veines sous clavières).

Nous réalisons une libération d’emblée complète de la région anatomique du défilé cervico-thoraco-brachial avec résection de la première côte systématiquement associée à la levée des scalènes.

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