Qu’est-ce-qu’une fistule artério veineuse ?

L’hémodialyse

repose sur l’état de l’abord vasculaire : sa qualité lors de sa création et ses complications évolutives. L’échodoppler est l’examen paraclinique de choix, permettant de résoudre la majorité des problèmes de création et de dysfonctionnement. Le bilan échodoppler à trois volets – artériel, veineux et des parties molles qui entourent ce réseau – permet de choisir le meilleur site de création et d’anticiper certains problèmes évolutifs. Dès la création de la fistule artérioveineuse (FAV),

 la surveillance clinique et l’échodoppler

seule méthode non invasive fournissant la mesure du débit – doivent dépister les complications et estimer la maturation avant la première ponction ou la nécessité d’une éventuelle superficialisation. Lorsque le développement est apparemment cliniquement insuffisant, veine artérialisée peu visible et palpable, anomalie du thrill, l’échodoppler permet de trancher entre un retard vrai et un pseudo-retard de maturation, dû à une épaisseur des parties molles trop importante, accessible à une superficialisation ou à une ponction échoguidée. La surveillance a pour objectif principal de prévenir la perte de l’abord vasculaire par thrombose dont une sténose est à l’origine dans la majorité des cas. Le calcul du débit (Q), temps capital du bilan d’une FAV par échodoppler, peut rapporter une baisse de débit isolée à une éventuelle sténose ou en éliminer la responsabilité. L’hyperdébit, qui commence au-dessus de 1500 ml/min, est trop souvent négligé, alors qu’il expose à une décompensation cardiaque, une hypertension pulmonaire, une ischémie ou à une dégénérescence anévrismale. Associé à une sténose intermédiaire ou proximale, il génère ou majore l’hyperpression veineuse. L’ischémie distale, suspectée sur les données cliniques, est évaluée par l’échodoppler complété par la prise des pressions digitales qui permettent le diagnostic positif (< 60 mmHg et l’index bras-doigt < 0,4). Les problèmes survenant lors des séances de dialyse – canulation difficile, aspiration de caillots sanguins, débit insuffisant, douleur locale, saignement prolongé – font suspecter une sténose : ils peuvent s’observer en dehors dans plus d’un tiers des cas, où l’échodoppler évite une fistulographie inutile.

 

Évaluation de la maturation ()

Sténoses

Thrombose

Débit et surveillance des abords vasculaires

Ischémie

Dilatation anévrismale

Sténose veineuse centrale

Problèmes techniques en séance de dialyse

https://www.em-consulte.com/article/1323142/explorations-ultrasonores-de-la-fistule-arteriovei

La néphropathie diabétique est une complication qui peut se développer chez les personnes atteintes de diabète. Cela se produit lorsque des niveaux élevés de sucre dans le sang endommagent les petits vaisseaux sanguins dans les reins.

Lorsque les reins ne fonctionnent plus, il est nécessaire de trouver un moyen de suppléance afin de “nettoyer” le sang de tous ses déchets. Parmi ces moyens de suppléance, il existe l’hémodialyse. Cette hémodialyse consiste à faire passer du sang dans un filtre afin de le nettoyer. Elle se déroule lors d’une séance de plusieurs heures et plusieurs fois par semaine : le sang est aspiré dans la machine contenant le filtre puis réinjecté une fois nettoyé.

Il n’est pas possible de faire tourner la machine de dialyse simplement en prélevant du sang sur une veine du bras (comme lors d’une prise de sang) car ces veines manquent de débit.

En urgence, il est donc nécessaire de mettre en place un cathéter de gros diamètre dans une veine principale du corps humain (soit en général au niveau du cou) afin de pouvoir aspirer puis réinjecter le sang avec beaucoup de débit. En dehors de l’urgence, on crée avant le début de la dialyse une fistule artério veineuse : c’est à dire qu’on relie une veine superficielle du bras ou de l’avant bras à une artère afin de faire grossir cette veine et afin qu’une grande quantité de sang y chemine. On peut alors piquer cette veine en deux endroits : un pour aspirer le sang et un autre pour le réinjecter, lors de la séance de dialyse.

Comment crée-t-on une fistule artério veineuse ?

fistule radio céphalique droite

La création d’une fistule artério veineuse repose sur une opération permettant de relier une veine de l’avant bras avec une artère.

Cette fistule devant fonctionner longtemps, il est préférable de faire réaliser avant un doppler et de choisir la veine et l’artère les plus grosses possibles et de meilleur qualité !

Cette intervention se fait le plus souvent sous anesthésie locale et en chirurgie ambulatoire (soit en hospitalisation de jour seulement).Il s’agit d’une intervention peu douloureuse, dont la principale complication est le risque d’hématome. Exceptionnellement on peut présenter une infection de la plaie ou une ischémie de la main (manque de sang).

Un fois créée, il faut attendre un mois environ pour que la veine se développe suffisament, et qu’elle devienne utilisable. Durant cette période, il faut éviter de la comprimer : parfois elle ne se développe pas et il faut recommencer l’opération ailleurs…

exemple de fistule au poignet gauche

Lorsque les veines de l’avant bras sont de trop petit calibre ou abimées par d’anciennes prises de sang ou perfusions, il peut être possible d’utiliser les veines du bras, voir de manière plus exceptionnelle les veines de jambe ou du ventre…

fistule huméro céphalique

fistule huméro basilique

Ces fistules sont faites pour durer !

Cependant, elles nécessitent régulièrement des “retouches” afin de permettre des séances de dialyse dans de bonnes conditions :

    la veine peut être trop profonde et nécessiter d’être rapprochée de la peau (“superficialisation”)

    la jonction entre la veine et l’artère peut se rétrécir avec le temps et nécessiter d’être refaite.

    la veine en elle-même peut se rétrécir par endroit et nécessiter d’être dilatée (“angioplastie”)

    la fistule peut se boucher et nécessiter d’être débouchée (“embolectomie”) ou refaite ailleurs

    Le débit dans la veine peut être trop important et la veine se dilater de manière trop importante, nécessitant alors une réduction de débit…

Innovations ?exemple de prothèse pour fistule artério veineuse

On utilise rarement des prothèses pour créer ces fistules artério veineuses. En effet la veine résiste à l’infection et a moins tendance à se boucher. Quant on ne dispose d’aucune veine de calibre satisfaisant on peut cependant réaliser une fistule prothétique en reliant un bout de prothèse à une artère et l’autre bout de la prothèse à une veine très profonde à la racine du bras.

Ces prothèses sont en constante amélioration : modification de l’épaisseur et de la structure de la paroi autorisant des ponctions répétées et parfois dès le lendemain de l’opération, modification du revêtement intérieur afin de diminuer le risque de se boucher…

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